Utiliser les eaux usées, pas l’eau potable : la France s’y met | SOPSA Plomberie

12 Avril 2017


Utiliser les eaux usées, pas l’eau potable : la France s’y met | SOPSA Plomberie

 

La France est en retard mais à Cannes, Toulon, la Grande-Motte, etc., des projets d’emploi des rejets des stations d’épuration fleurissent, y compris pour des usages expérimentaux.

 

Thème de la journée mondiale de l'eau de ce mercredi, le réemploi des eaux usées, ou « re-use », est une lame de fond. Même la France s'y met. Pour l'heure, elle ne réutilise guère que 0,2 % des eaux usées sortant de ses stations d'épuration, loin de la moyenne européenne (2 %) et a fortiori de l'Espagne (environ 10%). Un vrai gâchis, considérant que le passage par une station d'épuration redonne à l'eau une qualité suffisante pour divers usages, et un vrai paradoxe, sachant que les numéros un et deux mondiaux de la gestion de l'eau, Veolia et Suez, sont français.

 

Tous les ré-emplois d'eaux usées sont possibles dès lors que la qualité nécessaire est atteinte. Mais comme souvent en France, le cadre réglementaire est très normé, contraignant, et interdit l'usage d'eau usée à proximité du public pour éviter tout risque supposé de contamination, quelle que soit le traitement qu'elle a subie.

 

Résultat : les rejets des stations d'épuration sont utilisables pour l'irrigation agricole de champs (éloignés du passage humain) ou pour l'arrosage nocturne de golfs voire d'espaces verts. En revanche, impossible de nettoyer les voiries ou les égouts, puisqu'il s'agit là d'une activité urbaine diurne, quand des passants... passent.

 

L'Hexagone ne tolère pas non plus (sauf dérogation pour pilote expérimental) la recharge des nappes phréatiques, contrairement à Barcelone ou à la Tunisie. Et encore moins les pratiques de la Californie ou de Singapour où, pour accroître le volume d'eau potable, des eaux usées retraitées sont mélangées aux eaux « vierges » destinées à la consommation humaine.

 

Nouvelle vague de projets

La qualité des eaux usées en sortie de stations étant souvent meilleure que celle des cours d'eau, pollués.

Malgré tous ces paradoxes, la France avance. La première génération de fonctionnements en re-use, lancés dans les années 1990 pour de l'irrigation agricole (4.000 hectares à ce jour), des arrosages d'espaces verts et 17 golfs, donne satisfaction. Ainsi, à Clermont-Ferrand, l'utilisation des eaux rejetées par la sucrerie de Bourdon et par la station d'épuration locale pour irriguer des cultures de maïs semence.

 

Cette première vague de projets avait été suivie d'un arrêt brutal. Depuis deux ans, le réveil, du côté des collectivités locales, est tout aussi subit. Les subventions offertes par les agences de l'eau locales y ont beaucoup contribué.

 

Vers un assouplissement règlementaire ?
 
Au niveau national, la majorité des projets restent axés sur l'irrigation agricole ou l'arrosage de golfs, et aucun n'est assez avancé pour voir le jour en 2017, sauf peut-être celui du golf de la Grande-Motte. Mais certaines opérations montrent une ambition nouvelle et sont d'ampleur. A Cannes, où la station d'épuration rejette en mer 17 millions de m3 par an d'eau de qualité de baignade, parmi les usages étudiés pour cette ressource de bonne qualité figurent certes l'arrosage du golf et de cultures mais aussi, à titre expérimental, le nettoyage de la voirie (une révolution en France !) et un rejet dans le cours d'eau local, la Siagne, afin de diluer sa pollution actuelle. Les études de faisabilité seront achevées d'ici à un mois par les cabinets Espelia et Ecofilae. La décision sera alors entre les mains du syndicat d'eau local.

Toulon Métropole, lui, a lancé la première étude globale d'utilisation de 100 % des rejets de ses deux stations d'épuration : les rejets solides (les boues d'épuration) pour produire du biogaz et les eaux usées pour des usages à définir. Plusieurs autres projets envisagés dans diverses collectivités sont des pilotes sur des usages dérogatoires en France, tels la recharge de nappes phréatiques (donc la consommation humaine indirecte), la production de neige artificielle, le nettoyage d'égouts, d'avions, de bateaux etc. De leur réussite dépend un futur nouvel assouplissement réglementaire.

 

POUR LIRE L’ARTICLE COMPLET DE MYRIAM CHAUVOT.
Pour en savoir plus, contactez SOPSA Plomberie.

 


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